Vous souhaitez faire de l’alpinisme mais êtes en panne d’inspiration ? Où aller ? Vers quel sommet ? Dans quel massif ? Pas de problème, je suis là pour ça ! Je me propose ici de vous partager mes coups de cœur alpinistiques, les courses que j’ai trouvées particulièrement belles ou marquantes, en me concentrant sur les Alpes françaises. Bien sûr, il s’agit d’un choix totalement subjectif (ce n’est que le mien !) et surtout non exhaustif. Une vie ne suffirait pas à faire toutes les plus belles courses d’alpinisme, ne fût-ce que des Alpes françaises !
L'alpinisme késaco ?
Mais tout d’abord qu’est-ce que l’alpinisme ? D’après le Larousse, il s’agit du « sport des ascensions en montagne ». Un peu vague me direz-vous ! Depuis 2019, la discipline est inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco, ce qui permet de reprendre la définition qui y est inscrite : selon l’Unesco, l’alpinisme est « l’art de gravir en autonomie des sommets et des parois en haute montagne, en terrain rocheux ou glaciaire, en utilisant des techniques adaptées, du matériel et des outils très spécifiques. Mais l’alpinisme se caractérise aussi et surtout par une culture partagée, faite de savoirs et de savoirs-faires. »
Alors, c’est plus clair pour vous ? Si ce n’est pas le cas, pas d’inquiétude, vous allez vite comprendre de quoi il s’agit en parcourant le choix de courses du guide, que je vous propose ci-dessous.
La traversée du Mont Pelvoux
Le Mont Pelvoux a longtemps été considéré comme le plus haut sommet du massif des Ecrins, car ni le Dôme ni la Barre des Ecrins n’étaient visibles de la vallée. Sa traversée est considérée par beaucoup comme étant une des plus belles courses du massif. La bonne nouvelle, c’est qu’avec une cotation PD+, il s’agit d’une course relativement abordable. Il vous faudra cependant avoir déjà une bonne expérience du cramponnage pour remonter sereinement les 40° du couloir Coolidge, et une bonne forme physique pour encaisser les 1200m de dénivelé de montée depuis le refuge du Pelvoux, et surtout les 2400m de dénivelé négatif depuis le sommet pour rejoindre le village d’Ailefroide.
Mais vos efforts seront récompensés par une vue à couper le souffle depuis le sommet, et une descente dans le cadre majestueux du glacier des Violettes, qui vous fera admirer ses crevasses et ses séracs d’une exceptionnelle beauté. De plus, cette course est un condensé de la plupart des techniques alpines, de la randonnée glaciaire à la voie mixte, ce qui en fait une course très ludique et très formatrice. Entre couloir de neige, grands glaciers, rappels, et vires rocheuses, voici 2 journées qui vont laisseront des souvenirs impérissables !
Le Dôme des Ecrins par la brèche Lory
Le Dôme des Ecrins, c’est le deuxième sommet de 4000m du massif des Ecrins. Malheureusement, sa voie normale est exposée aux séracs (chute de glace). Pour parer à ce défaut et pour profiter d’un accès sauvage, très esthétique et encore abordable à ce sommet, la voie de la brèche Lory est idéale. Elle propose un parcours glaciaire au départ du refuge Temple Ecrins, suivi d’un couloir de neige suspendu qui emmène à la brèche Lory, puis au Dôme, d’où s’ouvre la vue sur tout le bassin du Glacier Blanc. La voie normale s’effectue ensuite à la descente, ce qui permet de ne pas s’exposer trop longtemps aux séracs. Il vous faudra une bonne technique de cramponnage et une bonne forme physique pour parcourir les 1700m de dénivelé qui séparent le refuge du sommet.
La traversée des arêtes des Cinéastes
Peu d’approche, une escalade plaisante et abordable sur du bon rocher et une vue à couper le souffle sur le bassin du Glacier Blanc sont les ingrédients de cette course d’arête à la hauteur de sa réputation. Après une approche courte et plaisante depuis le refuge du Glacier Blanc, vous chevaucherez une arête rocheuse, tantôt montante, tantôt descendante, le tout avec vue sur les plus hauts sommets du massif. Vous rejoindrez la terre ferme en rappel. Cette journée, moins éprouvante physiquement que bien d’autres courses du massif, vous permettra de garder toutes votre force pour profiter de l’escalade et de la vue.
La traversée de la Meije
Comment parler des Ecrins sans évoquer ce sommet phare du massif et de cette course mythique ? Perchés à près de 4000m d’altitude, vous cheminerez plus d’un kilomètre d’arête, tantôt neigeuse, tantôt rocheuse, entre le Grand Pic de la Meije et le Doigt de Dieu. Pour ce faire, il vous faudra au préalable gravir les 700m de dénivelé en rocher séparant le refuge du promontoire du Grand Pic. C’est une aventure qui requiert aisance et rapidité en escalade dans le IIIe et le IVe degré, ainsi qu’une bonne forme sportive pour endurer les 12h d’effort entre le refuge du promontoire et celui de l’aigle. Vous serez récompensé par une escalade splendide dans un cadre exceptionnel, avec vue sur la vallée 3000m plus bas et sur le cœur du massif. Cette course est également un bon condensé d’alpinisme, entre escalade rocheuse, rappel et goulotte pour le contournement de la dent Zsigmondy.
L’arête sud du Moine
Il n’y a pas que les Ecrins dans les Alpes ! Et la réputation du massif du Mont Blanc pour l’alpinisme n’est plus à faire, encore moins celle de la qualité de son rocher. Le rocher du Moine ne trahit pas cette réputation. Vous pourrez donc profiter d’une escalade abordable sur un rocher fabuleux, le tout avec une vue imprenable sur la mer de glace, les Grandes Jorasses, le Mont Blanc du Tacul… De plus l’approche depuis le refuge est courte, ce qui ne gâche rien au plaisir de la course.
Le Mont Blanc par la voie royale
Classique parmi les classiques, mais malgré la haute fréquentation, cette course n’en reste pas moins fabuleuse. Elle permet de grimper sur le toit de l’Europe, ce qui est déjà un bel objectif en soit, mais en plus elle offre des vues spectaculaires sur l’Aiguille de Bionassay, sur le Mont Maudit et sur le Mont Blanc du Tacul. Bien sûr, la vue au sommet vous fera prendre conscience de la petitesse du monde de la vallée. Tout cela, cumulé à 3 anniversaires conjoints fêtés là-haut, champagne et gâteau à l’appui, en font un de mes beaux souvenirs de montagne ! Pour ceux qui voudront tenter l’aventure, il faudra s’y prendre à l’avance pour réserver le refuge et arriver avec une expérience préalable du cramponnage, une bonne acclimatation et une bonne forme physique, pour pouvoir profiter au maximum de cette ascension.
Une de ces courses vous tente ? Vous avez un autre projet en tête ? Contactez-moi pour en discuter !